Leur bonheur à eux, c’est d’être ensemble. A peine quelques mots échangés avec Arnaud, qu’il parle d’une voix commune et d’un « Nous ». Le Champagne Diebolt-Vallois c’est une affaire de famille au sein de laquelle 3 générations cohabitent et collaborent au quotidien dans la pérennisation du Domaine.

« Au quotidien, il y a encore mes parents, Jacques et Nadia, qui malgré leurs 80 vendanges, aiment toujours nous prodiguer leurs conseils avisés. Ma sœur Isabelle qui est en charge de la commercialisation et de l’administratif a également un très bon talent de dégustatrice. Nos racines ne font qu’un et savoir que mes filles, Ophélie et Philippine, reprennent le flambeau est ma plus grande fierté ».

« On naît vigneron »

Car Arnaud est intiment convaincu qu’on naît vigneron. Lui-même est tombé dans le fût à l’aube de sa vie. « Je ne sais pas si St Vincent s’est penché sur mon berceau à ma naissance mais quoi qu’il en soit chaque mercredi après les devoirs, mon petit plaisir, c’était d’aller bricoler sur l’exploitation ».

C’est Jacques, son père, qui lui a transmis le virus. Ce dernier a acheté ses premières parcelles dans le vignoble de Champagne à son retour de la guerre d’Algérie dans les années 60 pour se mettre à son compte. Puis en 1978, Nadia, sa femme hérite des vignes de ses parents.

Goût de la terre oblige, quelques années plus tard, chacun de leur côté, Arnaud et sa sœur font également l’acquisition de vignes. Peu à peu, le Domaine s’agrandit pour atteindre aujourd’hui 14 hectares. « Autonomes mais soudés, nos vignes respectives ne servent qu’un seul nom, celui de Diebolt-Vallois ».

Si la maison familiale est établie à Cramant, le vignoble lui s’étend majoritairement sur les villages de Cramant, Chouilly, Le Mesnil-sur-Oger, Oger (4 villages classés Grand Cru) et Cuis (classé Premier Cru). D’autres parcelles se situent sur les Coteaux d’Epernay aux lieux-dits Les Toulettes et les Hautes Justices. Toutes sont plantées en Chardonnay, leur cépage de prédilection. Quelques parcelles dans la vallée de l’Ardre et la Côte des Bar, plantées en Pinot Noir et Pinot Meunier, viennent compléter le Domaine.

 « Rester honnêtes et fidèles à nos convictions »

Le vignoble est conduit en lutte raisonnée avec un minimum de traitements et un enherbement progressif dans les parcelles. « Chaque année, depuis l’arrivée d’Ophélie, ingénieure agronome spécialisée dans la vigne, nous modernisons progressivement nos méthodes culturales. Aujourd’hui, plus de 50% du vignoble est par exemple labouré. Chaque année, nous travaillons 2 à 3 parcelles supplémentaires dans cet état d’esprit. Nous espérons atteindre notre objectif Zéro Désherbants d’ici 2022.

Notre volonté était de nous inscrire dans une démarche de pleine conscience, en étant responsables et concernés. Nous ne cherchons pas à rentrer dans le système en obtenant par exemple certification sur certification. Quand on est sûr de ce qu’on produit, ça n’est pas indispensable ».

« Dans chacun de nos flacons c’est l’empreinte d’une famille que vous dégustez »

Cette exigence qualitative se retrouve également côté vins. « On dit souvent qu’un vin est à l’image de son créateur, qu’il reflète l’état d’esprit, presque l’empreinte vibratoire, dans laquelle il se trouvait. Dans notre cas, je crois que ce n’est non pas l’empreinte d’un homme mais d’un nom et d’un terroir ».

La signature Diebolt-Vallois ?

« Des fragrances beurrées, des notes de pâtisserie qui se métamorphosent en effluves de moka grâce à la légèreté et la corpulence de nos Chardonnays qui nous permettent d’élaborer des vins riches et puissants à la finale fraîche. Nous espérons produire de jolis vins de simplicité qui doivent se déguster quand on a envie de bonheur ».

Et le bonheur d’Arnaud c’est de partager. Partager son temps, son expérience et ses pépites. Grâce à ses nombreux liens d’amitiés avec des sommeliers internationaux, l’homme nous livre ses 2 souvenirs de dégustation les plus mémorables. « Un Millésime 1921, un Pinot Noir de Bouzy et un Cramant pur de 1947. Ses vins de collectionneurs m’ont inspiré pour créer à mon tour un coffret bois de 6 Millésimes « Fleur de Passion » issus de vendanges exceptionnelles. Le plus vieux actuellement en vente date de  1997, une année florale et élégante.

Savoir déguster est un vrai entraînement qui exige rigueur, régularité et diversité. Le rôle de la Champagne, est aussi de sensibiliser la jeune génération à consommer des vins de belle qualité ».

« Votre Instant Diebolt-Vallois ? »

« Un instant de famille autour d’une cheminée. Servez-leur un de nos 100% Chardonnay resté en cave 7 à  10 ans. Jetez délicatement des St-Jacques avec leurs coquilles sur le feu. Dès qu’elles s’ouvrent, c’est qu’elles sont à point. Profitez de l’alliance magique de cet accord mets/vin d’exception. Des notes beurrées, mentholées et iodées viennent danser dans votre palais ».

« Au nom de la rose »

Quant à la rose qui orne les étiquettes des cuvées Diebolt-Vallois, et qui n’a pas manqué d’éveiller la curiosité de Plus de Bulles, Arnaud nous explique avec malice, que son père, en fin collectionneur du XVIIIème, a un jour découvert dans une salle des ventes une petite plaque émaillée ornée d’une rose. Cette dernière, qui venait décorer les fûts, indiquait surtout l’origine du vin.

« Le Champagne est aussi un vin d’amour, d’histoire et de poésie. Cette rose est donc naturellement devenue l’emblème de notre famille ».